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Le Cadeau - L'intégrale

Dernière mise à jour : 31 déc. 2021



Rencontres


Un joyau illumine gracieusement la scène qui m’accapare et embrase mes sens. Ma perception du monde est happée par l’éclat envoûtant qui attire, retient puis emprisonne toute attention qui aurait le plus grand bonheur de l’effleurer. Une fois capté par l’attrait irrésistible de cet astre, le désir de l’observateur ou de l’observatrice s’élance dans une spirale sans fin où le temps, petit à petit, disparaît et l’intensité croît à mesure qu’il approche inexorablement de la source qu’il espère secrètement pouvoir conquérir. L’étourdissement menace les curieux imprudents. L’excitation emporte le monde qui l’entoure à commencer par le barman qui peine à servir les autres clients eux-même hypnotisés.


Le joyau s’anime, prend vie. Certains diamants, parfois, par leur perfection, dans leur ancestrale immuabilité, semblent néanmoins vivants lorsque le regard se perd dans leurs reflets et facettes. Si sa perfection n’a rien à envier à ces diamants ornant les plus belles parures, la vie la rend plus belle, plus intense. Intensité qui ne doit pas qu’à sa beauté. De certains êtres, naturellement, par d’infimes détails s’imposant à l’inconscient de leurs contemplateurs, émane une aura enveloppante chargée d’une sensualité électrique et suave à la fois. La douceur d’une gestuelle, un éclat dans le regard, un frémissement de lèvres, le positionnement d’un menton, la danse de mains, la grâce de la courbe d’un sein ou d’un fessier idéalement cambré ou d’autres signaux plus discrets encore participent de cette fascination érotique que ces anges inspirent.


Elle porte nonchalamment le cocktail vers ses lèvres rouges. Ses longs doigts fins aux ongles du même rouge que celui ornant sa bouche semblent à peine effleurer le verre à Margarita. On pourrait presque penser à une danse tant son mouvement léger accompagne la musique qui emplit le bar. Un sourire m’échappe lorsque j’aperçois subrepticement l’un des hommes présents au regard emprisonné par mon joyau recevoir une sèche réprimande de la femme qui l’accompagne et qui étrangement semblait vouloir bénéficier d’un peu d’attention. Comment lui en vouloir? Il n’y est pour rien. Elle le sait sans doute ce qui exacerbe sa jalousie, son envie de le punir. Il subira sa vengeance ce soir. Je me plais à penser que l’intensité de ces quelques minutes seront pour lui une récompense suffisante pour supporter la soirée désormais gâchée qui l’attend. Je rêve de me lever, de m’approcher de leur table, poser ma main sur l’épaule de cette victime tout en prenant possession du regard de sa femme (j’ai repéré l’alliance), l’envelopper d’un sourire suffisamment séducteur pour la troubler elle aussi à son tour, en profiter pour laisser mon regard furtivement dévoiler un fin mélange d’arrogance contrôlée, de douceur et de domination lui laissant entrevoir ce qu’une vie ou quelques heures à mes côtés pourraient lui offrir, lui coûter. Puis, après avoir déposé un “bonne soirée”, m’éloigner. J’hésite, je calcule, je tente d’évaluer les conséquences pour cet homme d’une telle séquence. Pile ou face. Je crains fort que loin d’apaiser son épouse presque charmante et si apprêtée, la tension sexuelle ainsi créée chez elle prenne la forme d’un ressentiment dirigé vers la proie la plus facile ce soir, ce mari incapable de lui offrir ce qu’elle même n’a jamais réellement osé espérer, peut-être au mieux juste fantasmer en lisant d’insipides romans aux 50 nuances de gris. Gris… C’est le mot. Ni blanc, ni noir, sans contraste, sans saveur. Le contraire de ma vie avec Elle. Je m’attendris presque. Quelle tristesse que ces vies enfermées dans leurs diktats pseudo-moraux se privant ainsi de la plénitude d’une sexualité libérée et assumée.


Fin du petit intermède. Ce couple insipide ne saurait mériter plus de mon intérêt, lequel se reporte instinctivement vers le centre de ma galaxie pour en admirer l’attraction fascinante qu’Elle exerce sur les papillons qui se sont imperceptiblement rapprochés, attirés par cette lumière aveuglante dans le gris de leur quotidien.


A mon tour je l’observe attentivement. Pourquoi en laisser le plaisir et le loisir exclusivement aux autres?


Elle n’est que beauté, sensualité et attraction bestiale. Intimidante. Peu d’hommes auraient le courage de l’aborder. La confiance en soi nécessaire à un tel exploit fait défaut à la plus grande part. Il est impossible de la confondre avec l’une des abeilles habituées de ces lieux. Un petit rien l’en distingue aussi clairement que le soleil se distingue de la lune. Peut-être est-ce dû au fait que sa sensualité, son charme implacable ne sont pas feints, joués mais au contraire s’élancent vers l’univers avec la volonté de le réchauffer. Le tout en maintenant un très léger air hautain achevant de déclencher chez les mâles alentour une pulsion violente de possession. Tant de frustration. Les pauvres. Sauf un.


La voie lactée de ses cheveux châtains coule le long de son dos pour caresser ses reins et laisser place à cette cambrure dessinée par la tension du satin de sa robe. Le regard ayant dérivé sur ce fleuve se laisse ensuite emporter vers ses longues jambes gainées de bas noirs. Détrompez-vous. Aucun délit d’initié dans cette révélation. Je l’ai certes vue se vêtir ce soir mais un observateur avisé devinera la couture du haut de ses bas rendue légèrement perceptible par la combinaison, que je sais calculée, de la fente de sa robe noire longue et du croisement de ses jambes. Si l’observateur parvient à se détacher du piège tendu par ce détail, il se laissera glisser sur la douceur du nylon jusqu’à ses escarpins aux talons de 12 cm, à la semelle aussi rouge que ses lèvres et ses ongles. Là, perdu dans son désir, il n’aura plus d’autre option que d’entamer le trajet retour dont la fin pourra s’avérer mortelle pour les fantasmes construits depuis leur adolescence. Leur coeur frappant toujours plus fort, les pupilles dilatées, ils remonteront, comme s’ils caressaient les cuisses sublimes qu’ils rêvent écartées pour eux, puis arrivés au carrefour de la cambrure prendront cette fois le chemin passant par un ventre plat, pour parvenir, épuisés de tant d’efforts, à la courbure de deux seins en poire qu’ils savent d’une taille suffisamment parfaite pour déborder à peine du creux de leurs mains puis à la pointe de deux tétons tendant le tissu si léger de cette robe qu’ils veulent désormais déchirer. Chaque respiration, lente, apaisée, sereine, tend un peu plus la robe et la poitrine convoitée semblent prête à glisser hors d’un décolleté se terminant à la base des seins. Peu seront capables de quitter le creux de ce décolleté.


Autant d’imbéciles, de faibles. Autant d’observateurs qui perdront le sel de ce qu’Elle leur offre. Car au-delà, au-dessus, pour la minorité dont la volonté est assez trempée pour poursuivre l’éreintant parcours, se trouveront un cou à la peau fragile à peine hâlée, puis un menton délimitant le début d’un visage d’une finesse inégalée, porté à peine haut. Enfin, les heureux élus découvriront l’astre ayant monopolisé leurs sens depuis plusieurs minutes en plongeant dans un regard bleu, puissant, émanation d’un pouvoir mystérieux pour beaucoup, libération de la Femme dans toute sa beauté, dans toutes ses facettes, dans l’expression de sa sensualité, de sa confiance. Sans doute suis-je le seul ici capable d’y lire en plus l’amusement dissimulé. J’aime tant lorsqu’Elle s’exprime ainsi.


En un sens, sa présence ici est une insulte au lieu. Perché au 39ème étage de la tour The Shard de Londres, dévoilant par-delà ses grandes baies vitrées une Londres moderne et vivante en cette nuit sans étoiles, l’écrin pourtant somptueux qui accueille ce joyau irréel lutte contre l’éclipse qu’il subit. Le spectacle de la Tamise caressant la City jusqu’à Buckingham Palace, frôlant Covent Garden, celui des trains illuminés serpentant entre les buildings modernes ayant peu à peu remplacé les immeubles plus traditionnels pourtant toujours vaillamment accrochés au 21ème siècle, le tout à perte de vue, englobant cette ville en constante évolution, adaptation, est conçu pour absorber les clients qui peinent normalement à apprécier une cuisine chinoise pourtant des plus raffinée. Seulement voilà, Elle a volé la vedette à Londres. La cité a lutté sauvagement à son arrivée, jalouse de se voir contester son ascendant sur la fascination ambiante, mais a dû se resigner. Aussi vivante soit elle, elle ne peut rivaliser avec un astre qui l’illumine de sa seule présence. Reste que la vision de cette déesse dont la silhouette se découpe sur la ville pas encore endormie, entourée d’arbres dont les branches tombantes portent de petits cartons aux inscriptions chinoises, d’un décor tout droit sorti du Palais impérial de Pékin, à la lumière savamment tamisée, éclipse la beauté de ce lieu parfait.


La voilà seule depuis dix bonnes minutes, assise au bar. Seule à pouvoir profiter pleinement de la vue incroyable qui s’offre à elle, vaincue. Aucun homme n’a osé l’aborder. Un groupe de trois jeunes hommes du même âge qu’elle à peu près, la jeune trentaine, sans doute des rejetons de la finance, la contemplent. Ils préfèreraient la mater mais n’y parviennent pas son charme rompant toute vulgarité. Je devine d’ici leurs plaisanteries que je n’entends pas, leurs bravades. Tous jouiront ce soir grâce à elle, je le sais, ils le savent, Elle le sait évidemment. Aucun d’eux toutefois n’aura eu la chance, le courage plutôt de s’approcher d’elle. Un simple humain n’a aucun droit de s’adresser à une divinité. Ce phénomène ancestral se répercute à travers les âges pour paralyser ces hommes trop conscients qu’en s’approchant trop près de la lumière qui les attire, comme les papillons, ils se consumeront. Il me semble avoir ressenti cela à l’adolescence avant que quelque chose en moi se casse, ou à l’inverse se crée je ne saurais dire, me privant de cette prudence intimant aux hommes de ne pas aborder une femme intimidemment plus belle et brillante, intouchable. Je m’amuse à sonder la salle. Repère tous ces hommes perdus dans la contemplation, certains accompagnés aussi discrètement que possible, d’autres souvent moins discrètement. Quelques femmes ont été happées elles aussi. Deux sont très belles, sophistiquées. Elles semblent venir de l’Est de l’Europe. Je distingue dans le regard de l’une d’elle une pointe de jalousie.


Elle est sans doute habituée, à moindres échelle, à être l’étincelle qui attire quelques regards. Ces regards lui sont volés ce soir. Dans le regard de l’autre, je lis ce que je lis dans le regard des hommes présents. La fascination y est néanmoins accompagnée d’une pointe d’hésitation. Elle semble lutter pour ne pas s’approcher, entamer une conversation. Elle est consciente qu’elles ne sont pas égales mais assez sûre d’elle pour tenter sa chance. L’assurance que je décèle en elle lui permet d’écarter toute jalousie d’avoir été éclipsée. Elle est au-delà de cela. Elle sait pertinemment que si elle le voulait, chacun des hommes ici, à part moi sans doute, la supplierait pour la baiser ou être baisé par elle selon. Elle veut juste goûter à cette perfection. Un frisson me parcourt la colonne vertébrale et une érection me surprend en imaginant l’effet qu’un baiser échangé entre mon joyau et cette magnifique femme aurait sur la salle. Les deux chevelures blonde et châtain se mêlant, les seins parfaits rencontrant leurs alter égo au travers des tissus légers de ces deux robes mettant en valeur chaque centimètre des corps parfaits qui les portent. Ces deux bouches rouges se trouvant, fusionnant. Quel dommage. Pas ce soir. Tant mieux pour le coeur des hommes présents.


Un regard rapide à ma montre m’indique qu’il ne devrait pas tarder. Sa fébrilité doit être à son comble. J’essaie de me mettre à sa place quelques instants. Ressentir ce qu’il ressent à une poignée de minutes d’une expérience qu’il ne pensait pas un jour pouvoir vivre. Une excitation saisissant le bas du ventre, une pression intense sur la poitrine. Une expectative insupportable. Un doute immense. Une envie si brutale qu’elle l’enflamme. Le coeur au bord de l'explosion, le rouge montant dans le cou et les joues. La réalisation d’un fantasme dans de telles conditions entraîne forcément toujours une appréhension incontrôlable. Quel homme heureux. Bien entendu la sélection a été impitoyable. Il nous était inconcevable de rencontrer un homme incapable de relever le défi lancé par les yeux bleus de ma douce. Il est certes beau, bien fait mais ils étaient des dizaines. Il est le seul ayant su attirer l’attention de mon joyau, puis son intérêt et un début de désir. Seules les prochaines minutes voire secondes lorsqu’il entrera dans la salle, la repérera et se dirigera vers elle, pourront faire naître en elle le désir ou au contraire l’éteindront inexorablement. Il le sait. Doit être tendu à l’extrême à cette idée. Il était néanmoins le seul semblant capable de la séduire. Nous verrons.


Le voilà, pile à l’heure. Je l’observe en haut de l’escalier en verre qui mène au patio où les clients sont accueillis. Conforme à ses photos. Mieux même. Bel homme de 35 ans, châtain clair, je ne distingue pas la couleur de ses yeux que je sais bleus, il porte un costume noir parfaitement taillé sur une chemise blanche immaculée. Sa façon de répondre à l’hôte d’accueil et de lui tendre son manteau laisse entrevoir ce qui l’a distingué des autres, une confiance en soi inébranlable, ou presque. Il se comporte comme si les lieux lui appartenaient, imposant par son charisme sa présence aux autres, mais souriant, agréable. Je sais combien en réalité il est chamboulé. Il s’avance sur la passerelle, ne peut évidemment s’empêcher d’embrasser Londres du regard, et commence à scanner la salle.


Océane l’a repéré, évidemment, elle feint l’indifférence. Quelle joueuse! Je la connais, son excitation vient de débuter. D’un regard elle l’a jaugé, et visiblement considéré, au moins à distance, digne de tenter de la séduire. Elle commence sans doute déjà à mouiller. C’est ce moment que choisit le barman, sublime homme noir aux muscles dessinés, cheveux en dreadlocks attachés, qui a sans doute déjà dégusté la plupart des femmes sur lesquelles sont dévolu s’est porté, pour débuter la conversation. Je la vois sourire et s’ouvrir. Elle joue avec lui. Ce n’est pas méchant mais il mérite bien une récompense pour son audace. Elle le fait sans doute peut-être aussi pour punir l’impudent nouveau venu de son apparente décontraction et faire grimper la pression. Elle maîtrise cet art si parfaitement. Elle semble lire non pas dans les pensées mais dans les sensations les plus profondes, être capable de plonger dans les inconscients pour ensuite agir, réagir pour déclencher le sentiment, la sensation qu’elle souhaite. Elle est si pure et parfaite qu’elle n’use de son pouvoir que pour jouer innocemment avec le désir, jamais pour blesser.


Les deux russes (généralisons) l’ont repéré également. La jalouse se redresse, se cambre, l’ignore ostensiblement dans le but pathétique d’attirer son attention. Veine tentative tant elle sait d’ores et déjà qu’il ne lui est pas destiné ce soir. Ayant eu pitié d’elle toute à l’heure à mon arrivée et quelques fois depuis je me suis contenté d’un sourire charmeur mais indiquant clairement que ce soir je ne m’intéresserais pas à elle. Son amie, sans doute bien plus intelligente, semble avoir compris ou pressenti le lien qui m’unit au joyau l’éclipsant et m’avait rendu un sourire plein de compréhension et peut-être un peu d’espoir d’être incluse dans ce lien pour ce soir.


Il les repère, évidemment, mais ne s’attarde pas sur elles. Le centre de la gravité de la salle, le point d’attraction capte évidemment son regard, lequel, à l’instar de tous les autres, s’élance dans la spirale étourdissante de la contemplation. Il s’avait à quoi s’attendre, ayant eu le privilège de contempler quelques photos bien choisies de mon joyau mais est désarçonné par la réalité, la vie qui en émane. La sensualité le frappe de toutes ses forces. Son sourire conquérant s'efface une seconde. Je ne décèle aucune peur mais un doute soudain. Normal, je ne puis lui en vouloir. Ce léger doute aura sans doute accentué l’excitation d’Océane qui feint toujours de ne pas l’avoir vu. Il se ressaisit vite, débute sa descente des escaliers. Il profite de ces quelques secondes pour reprendre ses esprits, rassembler ses forces pour tenter l’impossible et ne pas se noyer dans le tourbillon qui a emporté les autres clients. Nul doute qu’il sera détesté par nombre d’entre eux ce soir.


Le barman a été délicatement éconduit. John, c’est son nom, s’est approché, timidement. Il tire le fauteuil haut à droite d’Océane, et s’y assoit. Se faisant, il ne peut avoir ignoré les bas qui se dévoilent un peu plus que toute à l’heure, la peau de sa cuisse étant désormais visible. Lois de la gravité ou geste délibéré d’Océane ? Je n’aurai pas la réponse ce soir.


Une très jolie serveuse m’apporte une coupe de champagne commandée quelques instants plus tôt. Je me laisse glisser plus profondément dans le fauteuil confortable dans lequel je me trouve depuis notre arrivée, à 5 mètres environs de la scène que je contemple, la remercie sincèrement en même temps qu’une pensée lubrique me passe par l’esprit tant je la vois bien mêlée à nos jeux. Je me reconcentre sur le spectacle qui s’offre à moi. Enfin.


***


Il est beau. Très beau. Peut-être un peu trop minet, un peu trop apprêté mais contrairement à beaucoup de ses contemporains il ne s’oublie pas dans la création d’une image instagramable parfaite. Je l’ai tout de suite repéré. Les regards des mâles m’ennuyaient. Aucun ne contenait le degré d’intensité minimale qui aurait pu au moins me permettre de jouer avec. Rien de bien méchant. Croiser leurs regards, changer de position en accentuant ma cambrure et laissant mes cheveux caresser le haut de mon cul, tout cela m’aurait amusé pendant ces longues minutes à l’attendre et alors qu’Eric m’observait, nous observait tous depuis son fauteuil.


Je le vois se délecter de l’effet que je déclenche. J’aime le savoir dans cet état. C’est peut-être ce qui me pousse à aller un peu plus loin, dévoiler un peu plus mes cuisses, capter un peu plus de regards avant de les ignorer une fois capturés. J’ai bien remarqué les deux jeunes femmes qui chacune ont tenté de jeter leur dévolu sur mon homme. Je me suis amusée de la naïveté de l’une d’elle qui m’avait si mal dévisagée lorsque je descendais les escaliers. Comment peut-elle croire une seconde que l’intérêt d’Eric pour elle ne puisse dépasser la simple envie de la prendre rapidement. Elle a tout pour plaire à ces mâles trop peu sûrs d’eux-mêmes pour m’aborder mais manque cruellement de la sensualité qui seule peut le toucher, l’enflammer. C’est malheureux. Peut-être Eric saurait-il la former, lui entre-ouvrir la porte d’une sensualité enfouie? Je crains que, malheureusement pour elle, cela n’arrive jamais, si tant est qu’elle ait au fond d’elle cette graine qu’il sait découvrir et cultiver.


Son amie est très différente. J’ai senti son regard me caresser, me déshabiller. Sa beauté délicate vient sans doute d’une froideur calculée mêlée d’une sensualité exacerbée que seuls les initiés peuvent déceler. Un autre soir j’aurais eu envie d’elle, de goûter sa peau, d’offrir la mienne à ses doigts, ses caresses et sa langue. J’aurais aimé la voir sucer Eric avec passion puis le voir la baiser sauvagement avant de partager son sperme avec elle. Un autre soir… J’espère qu’elle trouvera un homme capable de lui donner un dixième du plaisir qu’elle mérite ce soir. Elle doit m’en vouloir d’avoir pour moi seule les deux seuls hommes qui sans doute seraient capables de lui apporter ce qu’elle recherche.


Lui: “Bonjour, Océane c’est bien ça?”


Bon un peu banal mais, le pauvre, avouons que la situation peut l’intimider.


Je choisis ma voix amicale, douce et sensuelle. Il ne mérite pas de froideur. Mon regard se plante dans le sien, profondément. J’y lis la convoitise, l’envie bestiale, le doute aussi, le jeu. J’aime. Je me redresse légèrement, lui laissant entrevoir plus pleinement mon décolleté et l’absence de soutien-gorge.


“C’est bien moi oui. Si vous connaissez mon prénom j’imagine que vous n’êtes pas l’un de ces hommes qui depuis toute à l’heure m’observent sans pour autant oser venir me parler bien que je m’ennuyais esseulée?”


Un sourire ravageur. Parfait. S’il s’était démonté tout aurait pris fin dans l’instant. Je n’en ai pas envie, je veux jouer et, surtout, ce soir, il mérite mieux.


“John. Enchanté. Je n’ai pas eu de mal à vous repérer. Il m’a suffi de suivre les regards et la tension sexuelle”.


Jolie répartie. Il me plait. Sa chemise cintrée laisse entrevoir des pectoraux solides sans être démesurés. Je commence à me laisser porter à m’imaginer les caresser. Quel dommage qu’il porte une veste de costume qui m’empêche de voir mieux ses bras que j’imagine parfaitement musclés. J’ai un faible pour les bras…


“Je suis ravie que vous m’ayez retrouvée. Je commençais à m’ennuyer.”


Il se tourne vers le barman qui mobilise tout son professionnalisme pour ne pas lui jeter un regard furibond. Disons que le regard est juste courtois. Il s’exprime dans un anglais parfait.

“Une bouteille de champagne s’il vous plaît”


J’aime qu’il ne m’ait pas demandé avant ce que je souhaitais. Il prend les devants. C’est prometteur. Il se détend, s’aperçoit que ce qui lui semblait impossible, me séduire, sera peut-être à sa portée. Que dois-je faire? Lui rendre la tâche plus difficile? Le laisser mariner? L’aider un peu? J’ai envie de lui c’est certain. Eric regarde et s’amuse je le vois du coin de l’oeil.


“Tiens donc! Champagne?! Avons-nous quelque chose à fêter?”


Faussement ingénue. Je connais bien évidemment la réponse. Il le sait. Le jeu de séduction débute réellement. C’est ainsi que le désir naît, se développe.


Il rougit imperceptiblement, son regard quitte le mien pour trouver ses mains posées sur le bar. Ma question et ce qu’elle implique nous renvoie à la raison de ce rendez-vous, de cette soirée et à son incongruité. Il est certes libertin mais la situation reste néanmoins particulière pour ma plus grande excitation.


Avant que je n’ai le temps d’être déçue, il relève la tête et plante ses yeux bleus foncés dans les miens. Relevant ainsi explicitement le défi. Il ne me dominera pas. Jamais. Il ne le sait pas et n’a pas besoin de le savoir. Il me suffit de prendre plaisir, ce soir, à le lui laisser espérer ce qui avec chance pourrait décupler son plaisir et le mien plus tard.


“Disons déjà la chance qui m’est donnée de vous rencontrer”


Parfait charmeur. Il pourrait presque rivaliser avec Eric. Il lui manque néanmoins un brin d’espièglerie que seule une confiance en soi frisant l’arrogance sans toutefois s’y dévoyer peut conférer. Son charme me suffira pour ce soir. J’espère qu’Eric profite car moi je m’amuse follement.


***


Elle est incorrigible. Impossible pour elle de jouer la soumise plus de deux secondes avec des hommes comme celui-ci. Elle va jouer avec lui toute la soirée tout en le laissant croire qu’il maîtrise la situation. Après tout, ce soir en particulier, il a le droit de penser ce qu’il veut. De vivre le fantasme aussi parfaitement que possible.


Je prends tant de plaisir à les observer alors que leurs flûtes de champagnes s’entrechoquent délicatement et qu’elle porte sensuellement la coupe à ses lèvres en parfaite allumeuse, que je n’ai pas repéré la présence qui vient de s’installer dans le fauteuil juste à côté du mien.


“Vous êtes français n’est-ce pas?”


Je n’ai pas besoin de me tourner pour deviner qui vient de prononcer cette question teintée d’un léger accent russe. Sans me détourner, je souris, porte lentement mon verre à mes lèvres, laisse le champagne couler dans ma gorge et les bulles papillonner sur ma langue. Une fois cette dégustation terminée, le regard toujours planté vers Océane et John, je réponds.


“Je ne sais si je dois être vexé ou flatté que vous ayez pu le deviner sans même me parler”


"Ni l’un ni l’autre. Disons juste que votre attitude et les jeux que je devine m’ont conduite à cette déduction. Et peut-être aussi votre accent”


Mon sourire s’élargit nettement. Je l’avais donc bien jaugée, et inversement visiblement.


“Vous semblez très observatrice. Je ne vous ferai pas l’affront de demander à quels jeux vous faîtes référence.”


Au passage de la serveuse je commande une seconde coupe de champagne. Se faisant je repère un regard en biais d’Océane qui n’a pas manqué de remarquer le petit changement de situation. Un centième de seconde je lis un éclair de jalousie dans son regard furtif mais le sourire qu’elle me lance aussitôt l’efface instantanément. Bien évidemment elle laissera maintenant son talent de séductrice et d’allumeuse s’exprimer d’autant plus intensément pour notre plus grand plaisir à tous même si la raison sous-jacente se rapproche plus d’une mini gifle m’étant destinée.


La robe de mon assaillante est très courte, rouge, dévoilant des jambes tout aussi longues que celles d’Océane, nues, terminée par des escarpins que je crois être des Jimmy Choo. Le haut de la robe est un bandeau laissant apparaître de jolies épaules dénudées et dont le tissu s’arrête juste à la naissance du décolleté que je ne peux qu’imaginer. Les cheveux sont longs, blonds, très lisses. Le visage est délicat, un brin austère à mon goût, rehaussés d’yeux bleus espiègles aux éclats joueurs et d’une bouche rouge qui semble petite mais pulpeuse, un peu plus de la trentaine. C’est une très belle femme dont la beauté plastique s’efface sans souci derrière la sensualité qu’elle sait exprimer contrairement à son amie laissée désoeuvrée plus loin à leur table.


“J’aimerai être à sa place” me glisse-t-elle


“Vraiment? je suis ravi que vous le trouviez à votre goût, cela me rassure, nous avons eu beaucoup de mal à le sélectionner”


Elle laisse éclater un rire sincère et enjôleur.


“A sa place à LUI voyons! Il est certes très beau et pourrait faire un amant correct à n’en pas douter mais votre amie m’envoûte depuis son arrivée. Elle a eu la délicatesse de me remarquer tout comme vous mais je crains que cela n’ait fait qu’aiguiser mon désir”.


“Me donner-vous une seconde raison de me vexer ce soir?”


“Toutes mes excuses! Il me semble, que vous n’avez nul besoin que j’exprime mon désir pour le ressentir. Je serai bien évidemment ravie de m’offrir à vous mais j’ai compris au premier regard que ce soir, jamais en réalité, je ne pourrai rivaliser avec votre amie”.


“Ne vous inquiétez pas, je plaisantais simplement. Je suis ravi de partager avec vous ce spectacle miraculeux et de votre confirmation de ce que je puis user de vos charmes à ma guise”.


La coupe de champagne s’est matérialisée dans sa main. Je la sens légèrement perturbée. Un autre jour, un autre jeu et nous aurions eu plaisir à la dévorer. Il est si agréable de rencontrer les rares personnes sachant s’accorder à la vibration qui nourrit notre désir à tous les deux et nos vies.


****

Séductions


Le salaud! Le voilà déjà en train de draguer cette fille. Je suis bien placée pour savoir que lorsque deux personnes de cette intensité sensuelle se croisent, elles s’attirent inexorablement. Une réaction chimique? Magnétique? Un réflexe archaïque? Un gène préhistorique? Qu’en sais-je? C’est ainsi que la nature nous a conçus.


Je ne distingue la scène qu’à la périphérie de ma vision restant à peu près concentrée sur mon futur amant. Je vois les jambes interminables de cette femme se croiser et se décroiser. Mon ventre s’enflamme d’un désir qui normalement devrait être déclenché par l’homme charmant assis face à moi qui déploie l’entièreté de son talent pour me séduire et, plus tard, me baiser. Je le laisse tâtonner, approcher, je lui laisse un instant penser qu’il est chasseur pour flatter son égo et le rendre plus fougueux lorsqu’il me prendra puisque je sais dorénavant que cela arrivera.


Me voilà trempée. Je suis ravie de ne rien porter pour pouvoir sentir mon excitation si librement. Des images de cette blonde agenouillée devant Eric, prenant sa queue en bouche tandis qu’il continue de m’observer me faire draguer tout en buvant son champagne m’assaillent. Je l’imagine avaler sa queue épaisse et longue jusqu’aux couilles pour remonter doucement et le lécher sur toute la longueur. Lui, de son air satisfait, m’invitant à faire de même avec le bel apollon dont, normalement, c’est la soirée.


L'apollon, justement, John je crois, je ne sais plus, ça n’a pas d’importance, a dû sentir cette excitation monter en moi. Est-ce ma respiration, mon regard ou mes tétons si durs qu’ils semblent vouloir déchirer ma robe? Quoiqu’il en soit sa main enhardie s’est posée sur ma cuisse, à l’endroit exact où ma robe est fendue. Il caresse mon bas et se sentant audacieux, vient au contact de ma peau. La caresse est à peine discrète et les regards qui nous couvrent depuis plus d’une heure maintenant deviennent fiévreux. Sa témérité doit être récompensée, je me penche vers lui, et l’embrasse soudainement. Sa bouche est douce. Le baiser est un moment crucial où la sensualité s’exprime, ou pas. Il est plein de sensualité, nos langues se cherchent, se trouvent, notre baiser devient fougueux alors que ma main la plus proche du bar vient se poser sur la bosse, immense il faut l’avouer, qui déforme son pantalon. Sa queue semble épaisse. J’en raffole, j’ai toujours détesté les queues trop fines mêmes longues. Je sens sa main glisser de la peau de ma cuisse vers mon cul. Evidemment. Aucun homme n’a jamais résisté à l’envie de le caresser, de le découvrir. Je ne saurais dire à quoi cela est dû. Sa jolie rondeur toute en finesse peut-être? Ou la fessée tonique quotidienne et matinale qui contribue à sa fermenté? Peut-être le yoga. Bref, aucune importance, seule compte la fascination sexuelle qu’il inspire.


Ma main presse délicatement sa queue durcie. Je ressens sa surprise lorsqu’il réalise qu’à part mes bas rien ne sépare ma peau de la douceur de ma robe. Plus aventureux, il aurait pu accéder à mon intimité trempée aisément pour la découvrir avant de la déguster. Je deviens trop exigeante. Notre baiser passionné dois déjà paraître fort déplacé dans un lieu se voulant le summum du chic londonien. Laissons le reprendre un peu ses esprits en vue de la suite. Je ne voudrais pas qu’il se répande trop vite lorsqu’il s’agira de m'honorer. Je mets donc fin à ce baiser tout en laissant ma bouche presque à portée de la sienne.


- “Vous me plaisez John. Je suis trempée depuis votre arrivée


Pfff franchement moi qui voulait le calmer je n’ai pu résister. Est-ce un mensonge de lui faire croire qu’il est la source de cette excitation alors que le regard d’Eric sur nous en est sans doute la principale cause? D’ailleurs ce connard perd un peu trop de sa concentration à mon goût, semblant prendre plaisir à jouer avec miss Sibérie. Me voilà encore plus trempée c’est malin.


Lui : - “Je pensais que vous ne viendriez que tous les deux, qui est la femme qui vous accompagne?


Question légitime. Sa surprise doit être grande. Je n’y ressens aucun intérêt pour ce papillon de nuit, juste une simple curiosité. Après ce baiser, il a désormais franchi la zone dont il ne peut ressortir sans m’avoir baisée, toute autre femme devenant insipide. On pourrait comparer cela à un envoûtement, je préfère y voir la synchronisation des désirs, leur mise en résonance.


- “Une pute sans doute”.


Aucune insulte dans ma voix, ni jalousie. Je saisis sa bouche à nouveau et me laisse aller à mon tour dans cette spirale qui happe depuis le début de la soirée mes proies. J’aime me laisser glisser, surfer sur cette vague, cette onde de plaisir, prendre le temps de m’accorder à John. Je veux jouir ce soir autant que le faire jouir.


***


- “Je suis jalouse


- “Ne le soyez pas, elle vous désire j’en suis certain, j’ai remarqué son attention vous effleurer à plusieurs reprises ce qui, chez elle, ne détrompe pas”.


Encore ce même rire sincère. Il brise la froideur soudainement, démultipliant son charme. Elle passe de belle à extrêmement séduisante en riant ainsi. Comme si un volcan surgissait soudain des flots du pôle nord, soulevant et écartant des mètres de banquise, réchauffant le monde. Ce n’est qu’éphémère car une fois le rire éteint, le volcan se replie, replonge dans les abysses, ne laissant que la banquise. Quoique l’on puisse déceler, et c’est cela qui lui confère son pouvoir sur les hommes sans qu’ils en soient conscients, une chaleur résiduelle promesse de la réapparition du volcan.


- “Décidément, pour un homme sachant lire au plus profond des sensualités vous avez du mal à me comprendre ce soir!

Ouch ça ça me vexe. Peut-être va-t-elle finalement mériter un peu mieux que ce que je lui offre ce soir, un peu d’effort.


- Elle toujours “Je suis jalouse d’elle!


Je comprends. Elle le voit, le sait, mais cherche à l’exprimer plus avant. C’est un réflexe normal lorsque des personnes partageant la même liberté de vivre, de jouir, se rencontrent et échangent. Ces idées, pensées, cette façon de voir la vie étant si peu acceptées, étant si souvent jugées voir préjugées par la foule endormie, nous nous créons des barrières brimant ainsi l’expression quotidienne de ce qui constitue pourtant notre être. Trop libres, nous nous enfermons pour rester moralement acceptables. Amis, famille, collègue, 90% de notre temps est une sorte de dissimulation. La moindre occasion d’enfin pouvoir s’exprimer est à saisir, déclenche une connexion forte avec des personnes avec qui, pourtant, aucune affinité particulière n’aurait existé autrement. C’est sans doute aussi pourquoi il n’est pas rare de créer des amitiés puissantes, fortes, profondes avec des couples, des femmes, des hommes partageant cette liberté. Ce qui est une évidence pour un couple, est finalement assez vrai pour les relations amicales entre couples. Les plus intenses sont celles où nos amis peuvent être eux-mêmes et inversement, sans jugement aucun. Trop heureuse de pouvoir être elle-même, hors de portée de son amie étriquée, elle poursuit.


- “Je suis jalouse de l’expression et de l’étendue de sa sensualité. Rien ne s’impose, rien n’est projeté vulgairement. C’est comme si chacune de ses cellules pulsait et laissait s’échapper des ondes invisibles, inaudibles qui pourtant assaillent les sens, pénètrent au plus profond des corps, des fantasmes, s’emparent de vous mais sans vous brusquer. Elles vous enveloppent plus qu’elles ne vous attachent.


Une pause rêveuse. Elle admire Océane. Une admiration entière, sincère, sans jalousie en réalité. Difficile d’imaginer une telle femme pouvoir en admirer une autre avec autant d’envie. Envie justement, c’est ce que je peux lire dans ses yeux. Envie sexuelle, sensuelle et non pas envie malsaine. Elle se reprend.


- “Je plais, j’ai toujours plu. Je sais envoûter les hommes, les rendre fous. Les faire payer un prix indécent pour ne serait-ce que dîner avec moi. Je sais les rendre accroc. Mais je dois déployer un effort conscient pour cela. Pas pour leur donner envie de coucher avec moi mais pour les rendre fous de moi. Votre compagne… c’est inné en elle. Aucun effort. Elle semble capable de faire jouir sur place tous les hommes ici présents juste en laissant libre court à sa sensualité, sa féminité. Elle est si belle, si femme, si entière. Je suis comme eux tous. Je l’admire mais n’ai pas osé l’aborder.


Touchant aveu de faiblesse. La bouteille de champagne d’Océane et de son futur amant s’est vidée plutôt vite. L’euphorie la gagne. Si ma voisine pensait que la sensualité d’Océane s’était exprimée pleinement jusqu’à présent elle risque l’arrêt cardiaque bientôt. Le corps d’Océane commence à onduler au son de la musique qui l’entoure. Chaque ondulation est une salve d’ondes envoûtantes qui se répandent dans la salle et enveloppent l’assistance. John, lui aussi passablement enivré, rougit de désir. Je le sens lutter contre la pulsion de la saisir, là, la faire se pencher en avant sur le bar, cul offert, relever sa robe, dévoiler ses bas puis son cul libre et la baiser ainsi. Je crains que s’il y cédait, il jouirait en deux ou trois pénétrations profondes et gâcherait maladroitement le moment (outre ensuite les problèmes avec la police locale…).


Me voilà à un tournant inattendu de la soirée. Elle me supplie presque de lui laisser une chance. L’image des corps parfaits d’Océane et de cette demoiselle dont j’ignore le nom s’enlaçant, de leurs bouches se cherchant, se trouvant avant d’explorer la peau de chacune, de leurs doigts se perdant dans l’intimité de l’autre, de leurs soupirs, gémissements, cris de plaisir, la perspective de me mêler à elles, s’imposent à moi.


Un regard à Océane et le message passera. Cette femme lui plait. Sans doute plus d’ailleurs que John qui est loin de receler autant de promesses de plaisir. Lui, bien entendu, ne verrait sur le moment aucune objection à ce que, appelons la Anastasia, fasse son entrée dans le jeu.


Dois-je céder à mes pulsions? Le jeu est fait pour cela. Mais ce soir n’est pas mon soir, c’est le sien. Mes pulsions doivent s’effacer devant le plaisir absolu de John. L’expérience doit être pour lui inoubliable. Il doit ressortir de ce soir marqué à vie par cette rencontre. Le souvenir de son plaisir, de sa libération devra l’accompagner tout au long des années et déclencher ce petit sourire que nous connaissons tous. Lui offrir Anastasia en plus d’Océane ce soir réduirait paradoxalement énormément l’intensité de son ressenti. Il ne fera pas le poids, ni avec l’une, ni avec l’autre, encore moins avec les deux déchaînées, alignant leurs sexualités et leurs vices. Elles finiraient par le négliger à son insu puisqu'il ne pourrait comparer avec ce qui lui serait arrivé s’il avait été pleinement victime des envies de ma déesse.


Cela peut paraître cruel, pour lui autant que pour elle d’ailleurs, mais c’est en réalité à ce prix qu’il rentrera chez lui marqué à vie par Océane.


- “J’ai, nous avons devrais-je dire, très envie de vous. Toutefois, ce soir, il s’agit de lui. Vous et moi savons ce qu'il adviendra si les deux sensualités de deux femmes telles que vous s’entrechoquent.


Un regard résigné mais plein de compréhension.


- “Nous nous accaparerions oui. Il n’a pas ce qu’il faut pour s'immiscer dans nos jeux, lui…. C’était égoïste de ma part. J’en suis désolée."


- “Soyez assurée que je le suis tout autant.


Son sourire s’illumine.


- “Voyez-vous un inconvénient si je contribue modestement à augmenter la tension? Dans les limites que vous venez d’exprimer bien évidemment!


Décidément, cette femme est pleine de surprises.


- “Non bien entendu, je vous en prie


Une grande inspiration soulève ses seins qui sont prêts à sauter hors de la robe pour enfin apparaître au-dessus du bandeau qui les cache. Elle porte sa seconde coupe de champagne à la bouche et la termine d’un trait, laissant une marque de rouge à lèvre extrêmement sexy sur le cristal. Marque que je me plais à imaginer autour de ma queue.


Ses jambes interminables se décroisent à la basic instinct me laissant apercevoir que ce soir, contrairement à Océane, elle s’est protégée du froid. La voilà qui se relève d’un mouvement gracieux, s’approche en deux pas de moi, se penche, jambes tendues produisant pour la tablée situés juste derrière le spectacle fabuleux de cette robe courte remontant à la limite d’un cul parfait. Sa bouche se pose sur la mienne dans un baiser des plus chaste et des plus prometteur. Le feu brûle en elle et dans ses yeux qui plongent en moi comme pour y chercher la force d’oser s’approcher de ma douce.


Une seconde plus tard, la voilà se dirigeant vers Océane telle un modèle sur un podium, mais plus lentement. Ses hanches fines balancent au gré de ses pas tant ses talons sont hauts. Elle avance en rythme avec la musique très R&B qui nous entoure, tenant dans ses deux mains devant elle son petit sac à main. Elle flotte et danse sur les quelques mètres qui nous séparent du centre de gravité de la soirée, sa silhouette se découpant à son tour sur la baie vitrée immense et le vide illuminé d’une nuit londonienne exceptionnelle.


***


Son charme opère. Il n’est pas si fade qu’il en a l’air. Je me laisse emporter par les bulles de champagne et glisser dans la séduction. J’ai conscience que quelque chose se joue à la table d’Eric. Je canalise le désir violent qu’elle m’inspire pour le diriger vers ma proie de ce soir. Comme j’aimerais la voir se joindre à nous trois cette nuit. Je sens déjà la douceur de sa peau sur la mienne, son parfum…


Elle rit beaucoup et Eric, pour une fois, à l’air presque gêné. Elle m’excite encore plus si elle parvient à le désarçonner ou au moins à se frayer un chemin dans son monde. La bouche de John sur mon cou me fait frissonner. J’ai envie de sortir son sexe et le branler mais me rappelle au dernier moment qu’un lieu public aussi fréquenté ne s’y prête pas vraiment. Il s’imagine déjà me prenant par derrière sauvagement. Je m’en suis assurée.


Miss Sibérie se lève. Joli, en experte allumeuse je me dois de lui reconnaître un certain talent même si elle manque légèrement de naturel. Elle a dû travailler dur pour atteindre ce niveau néanmoins. Cette coquine dépose un baiser faussement chaste sur les lèvres de mon homme. J’interprète justement la superficialité apparente de ce baiser léger comme une marque de respect pour nous et notre jeu. Je comprends alors l’enjeu de la discussion qui s’est déroulée, et, connaissant parfaitement Eric, en devine à ce geste l’issue. Un filet de regret me serre le ventre.


Elle s’approche de moi, féline, faussement sûre d’elle. Je sais qu’elle a eu beaucoup de femmes et d’hommes, qu’elle est habituée à la maîtrise ne serait-ce que pour se protéger, toutefois son regard qui cherche désespérément le mien exprime un appel au soutien, un petit manque d’assurance, une fébrilité, qui ne fait qu’accroître son charme. Voilà une amie que j’aimerais avoir.


John repère avec un léger retard ce qui a détourné mon regard. Il la voit s’avancer vers moi d’un pas qu’il perçoit à tort comme assuré. Éméché, il cherche un sens à cette scène. Elle l’ignore magnifiquement, toute concentrée sur moi, m’implorant de l'accueillir. Durant cette poignée de secondes elle se détend, me sentant intimement attirée et prête à cet accueil. Comme deux âmes vibrant sur la même corde, nous nous reconnaissons. La présence de l’une rassure l’autre et inversement. Soudain elle se tient à mes côtés, souriante, ses yeux espiègles plongeant dans le puits des miens avec avidité pour tenter d’accrocher le tourbillon d’envies qui bouillonne en moi. Elle irradie une chaleur toute paradoxale derrière son apparente froideur. Le pauvre John vient d’un coup d’être évincé, il disparaît sans s’en apercevoir, se fond dans la masse, se désagrège, ne pouvant lutter contre le tsunami silencieux qui emporte la salle. Par égard pour lui je ressers mon emprise sur sa queue toujours aussi dure.


- “Bonsoir, je ne vous interromps pas longtemps, je voulais simplement avoir le plaisir de vous dire bonsoir, de vous contempler de près, et si vous l’acceptez, de vous embrasser


John est déconfit, bouchée bée. Eric m'embrase d’un simple regard. Mon homme s’amuse! Je suis touchée, excitée par ce geste. Je tends ma main pour prendre la sienne. Le contact de nos peaux nous électrise toutes les deux, comme si elles se reconnaissaient, comme si elles se retrouvaient après une longue séparation. Je l’attire vers moi, doucement. Debout, perchée sur ses talons, elle me domine de sa taille alors que je suis toujours assise sur cette chaise haute, les jambes croisées, la main de John posée sur ma cuisse. Je lui souris avec plaisir, envie, désir, passion, promesse. Nous savons toutes deux que ce ne sera pas ce soir. Nous le regrettons. Ce moment de vie vaut néanmoins en intensité de longues baises torrides.


- “Bonsoir, je suis heureuse que vous ayez fait sa rencontre et ayez choisi de venir faire la mienne. Pour le reste…


Je lance ma main à la rencontre de sa nuque cachée derrière ses cheveux souples et raides, la chaleur y est douce et rassurante. Je l’attire vers moi, relevant la tête, et goûte avec gourmandise à sa bouche dont le rouge emplit ma vision. Sa langue me pénètre à peine nos lèvres collées pour venir caresser la mienne, comme pour lui présenter ses respects. Nos deux langues jouent ensemble comme si elles échangeaient des mots interdits sur ce qu’elles auraient pu faire au corps de l’autre si les circonstances avaient été différentes. Je m’abandonne à sa douceur et elle fond de la mienne. Je donnerais tant pour pouvoir glisser ma main entre ses cuisses blanches et y découvrir son excitation.


Nos lèvres se quittent dans un soupir. Un déchirement. Je me sens néanmoins emplie d’une énergie nouvelle, plus déterminée que jamais à faire exploser le bellâtre qui n’a pas manqué une miette de notre rencontre, trop surpris et intimidé pour dire quoique ce soit. Trop respectueux peut-être même si je ne pense pas que son self control aille jusque-là. Elle porte sa bouche à hauteur de mon oreille, caressant ma joue de sa main chaude et me susurre :


- “Cet homme ne réalisera jamais la chance que vous lui offrez. Punissez-le pour cela en le marquant à vie”.


Point besoin d'acquiescer, elle sait que c’est mon intention.


Le volcan se rendort, la banquise reprend ses droits, seul un résidu de chaleur subsiste. La température de la salle a grimpé puisque personne n’a raté ce moment de pure tension sexuelle. Le barman lui-même se tient là, debout, coi, oubliant son client qui lui aussi a oublié ce qu’il faisait là. Elle se tourne, adresse un hochement de tête à mon homme qui lève sa coupe nonchalamment pour la saluer et s’éloigne toujours aussi gracieuse, passant devant son insignifiante amie en l’ignorant, supportant les regards fiévreux des mâles et haineux des femmes, puis une fois montée au patio, disparaît.


Je me lève alors à la grande surprise de John. Une peur animale le saisit visiblement. Il craint l’abandon. La perte de ce qu’il désire le plus au monde. Pourquoi les hommes perdent-ils toujours ainsi leurs moyens ? Je colle mon corps au sien, m’assurant qu’il ressente à travers le satin léger de ma robe les courbes de mon corps et mes tétons pointés. Je plonge mes yeux dans les siens pour éteindre le doute et rallumer la flamme du désir violent qui le renverse.


- “John, après minuit il sera trop tard. Je ne suis pas Cendrillon mais c’est aujourd’hui votre jour, pas demain.


Rassuré, la peur ne s’efface pas pour autant. La réalisation de ce qui va suivre l’effraie. Peut-être suis-je allée un peu trop loin avec lui en le dépouillant un peu trop du courage qu’il avait sans doute passé plusieurs jours à rassembler pour ce moment. Après ce qu’il vient de se passer j’ai besoin qu’il soit à la hauteur. A moi de l’y aider.


- Voix suave, douce: “J’ai envie de vous. Baisez-moi


Comme un électrochoc, un réveil brutal. La crainte reflue, la confiance en soi se fraye un chemin bousculant les doutes qui ont pu s’immiscer et le revoilà devenu mâle presque alpha dont j’ai besoin.


Besoin. Envie.


****

Offrandes


Je me sens responsable de leur état à tous les deux. Du mien également.


Rarement Océane ne m’a semblé irradier d’autant de désir en présence d’un autre homme. Mon choix, même difficile, était le bon visiblement.


Après un moment de faiblesse indiscernable, il se reprend lorsque Océane lui glisse quelques mots. Elle est si douée, si empathique, capable de lire au fond de vous-même et de trouver la clé pour libérer ce qui en vous était enfoui. Il lui prend la main fermement, cherchant par ce geste à la rassurer quant à sa capacité à s’occuper d’elle. Il la guide vers le patio. L’ensemble de la salle est médusée. Tous veulent coucher avec elle, remplacer cet homme. La plupart se branlera ce soir ou se caressera pour les femmes et beaucoup honoreront leur partenaire ou époux/se avec l’image de ma sublime déesse, de mon joyau étincelant en tête.


Je termine ma coupe, les suis quelques pas, remarque à peine l’air pincé de la blonde esseulée et coincée lorsque je la croise. Je sais où ils vont, point besoin d’être trop près, laissons à John un peu d’espace.


Ils ont pris l’ascenseur juste avant moi. Sans doute une petite punition de ma douce pour le jeu de séduction présumé auquel je me suis laissé aller ce soir. Tant mieux, j’adore. Je l’imagine dans cet ascenseur, terminant de l’allumer fiévreusement, l’embrassant tout en collant son corps presque nu contre le sien, laissant ses mains glisser de son torse jusqu’à ses fesses, puis bien évidemment à sa queue. S’ils sont seuls peut-être le prendra-t-elle quelques instants en bouche, lui donnant ainsi un aperçu délicieux d’un avenir qu’il trouvera trop lointain. Certains, trop échauffés par le jeu lascif puis agressif de mon joyau ont joui dès cette première caresse pour son plus grand amusement et parfois sa plus grande déception. John n’a pas l’air d’être de ceux-là. Il semble être plutôt de ceux qui après un moment de stupeur, laissent glisser leur bouche sur les seins de ma douce, et leurs mains remonter la robe légère, pour caresser les cuisses soyeusement gainées de bas presque aussi doux que sa peau merveilleuse. S’il était assez téméraire, il irait jusqu’à sa chatte que je sais trempée et y pénètrerait d’un doigt. J’imagine la tension monter. L’ascenseur est trop rapide pour permettre une baise lors de la descente, aussi seront-ils tous les deux immensément frustrés et excités.


Perdu dans ces pensées agréables, je suis à mon tour seul dans l’ascenseur. Je contemple une Londres toujours vivante malgré l’heure désormais tardive et me plait à imaginer la suite de notre séjour ou plutôt les nuits à venir une fois mes rendez-vous les plus pénibles derrière moi. La rejoindre…


La porte s’ouvre. Je les aperçois pénétrant dans le Shangri-la qui se situe dans la même tour. Machinalement je m’avance et vérifie le message reçu sur mon téléphone plus tôt dans la soirée: Chambre 845. J’hésite à les rejoindre dès maintenant ou bien à leur laisser encore un peu de liberté. Océane ne peut sans doute plus résister à l’envie terrible de le dévorer. Me voilà une fois encore dans l’ascenseur qui suit le leur. Océane ne m’a pas jeté le moindre regard depuis que, féline, elle a quitté le bar au bras de son chevalier d’une nuit. Elle me sait pourtant là et ne me voudrait nul par ailleurs. Nous ne vivons ces jeux que dans le partage l’un avec l’autre. C’est là que nous trouvons notre excitation plus que dans le sexe lui-même si simple à trouver et si fade sans cette connexion quasi-mystique qui nous unit.


La porte de l’ascenseur s’ouvre sur le 8ème étage. Aucun bruit, un long couloir décoré avec soin comme on peut s’y attendre pour un hôtel de ce standing. La lumière y est tamisée, le parfum envoûtant, musqué, oriental. L’excitation commence à me saisir à mesure que je m’avance pas après pas, assez lentement pour profiter de chaque seconde de cette attente. Mon coeur pulse, je sens la chaleur m’envahir, ma queue se dresse comme si chaque pas était un coup de langue gourmand. Un panneau indique que la chambre 845 se trouve tout au fond du couloir. Je ne peux discerner la porte, le couloir tournant à angle droit.


Le tumulte du sang qui boue en moi m’aurait presque fait manquer un indice précieux. L’absence de musique et l’atmosphère de ce couloir vide et normalement silencieux me fait remarquer un son très léger mais reconnaissable entre mille. Les gémissements étouffés d’Océane. Là, à quelques pas plus loin dans ce couloir. Les deux amants sont cachés de ma vue mais la nature des soupirs me permet de visualiser mentalement la scène. Je suis néanmoins trop curieux pour me contenter d’imagination. Gardant mon calme, je franchis le coude et les vois, enfin, à 6 mètres de moi, sublimes, bandants.


***


Enfin il apparaît. Mon homme est là, dans la brume du champagne et du désir qui a sournoisement mais sûrement fait son chemin au travers de chacune de mes cellules. Il m’observe. Je mouille plus encore.


Tout est allé si vite depuis que nous avons quitté le Hutong. Les regards posés sur moi, me déshabillant à chaque pas m’ont survoltée. Que j’aime cette sensation de pouvoir faire jouir chacun de ces hommes d’un simple regard, d’une simple caresse et plus encore de les savoir ce soir, cette nuit, acharnés à jouir, mon image gravée dans leur esprit les hantant pour de nombreuses semaines à chaque fois que l’excitation les saisira.


John a été si entreprenant qu’il m’en a presque surprise. Sa main s’est très vite posée sur mon cul pour me guider vers le premier ascenseur, le palpant indécemment. Puis ces baisers sensuels, fougueux échangés dans cet ascenseur vitré. Je mourrais d’envie de me tourner, me pencher en avant, relever ma robe pour lui tendre mon cul et lui permettre de se défouler en moi égoïstement. Le temps nous a manqué peut-être plus que la pudeur ne m’a retenue. Ses mains m’ont explorée entièrement pendant tout le chemin nous menant jusqu’ici, maintenant. Aucun centimètre de ma peau ne lui est plus inconnu. Cette envie a dû l’assaillir si violemment depuis que le rendez-vous a été fixé et plus encore depuis qu’il a plongé dans le fleuve de séduction que je lui offrais. J’ai tant aimé la douceur et la fermeté de ses doigts me pénétrant profondément, m’ouvrant. J’imaginais sa queue, je perdais patience! Dans ce couloir qui me paraissait sans fin, ou peut-être était-ce dans ce second ascenseur, je ne sais plus, j’ai sorti sa queue aussi belle qu’attendu. Je l’ai caressée, branlée tandis que nous marchions. Une goutte de sperme perlait déjà alors que ma paume caressait son gland rouge et épais. Plus l’eau me montait à la bouche plus je le branlais fort, le tenant fermement entre mes doigts et variant la pression.


Il allait jouir, j’en suis presque certaine lorsqu’il a repris ses esprits pour me plaquer contre le mur, coller son sexe sur mon ventre, tachant ainsi ma robe noire de son sperme et m’embrassant à pleine bouche. Je pensais qu’il allait me posséder là comme ça, j’en avais tellement envie, ma chatte n’était plus qu’un fleuve de désir… La surprise fut grande lorsqu’il s’agenouilla, embrassa mes cuisses et plongea directement à la source de mon excitation qui lui recouvrait les doigts. Sa langue est aussi aventurière que ses doigts. Douée, elle honore mes lèvres, puis mon clito avant de plonger en moi. Il me pénètre en même temps de deux doigts, je tiens ma robe relevée pour lui faciliter la tâche et tends mon bas ventre vers sa bouche. Je suis parfaitement indécente dans cette position, perchée sur mes Louboutin. Je tourne la tête vers Eric qui s’est adossé au mur opposé et profite implacablement du spectacle. D’une main je prends la tête de John pour l'appuyer sur mon clito et ne peut m'empêcher de laisser s’échapper un gémissement plus proche du cri que du soupir. Il me lèche voluptueusement, y prend un plaisir certain.


Cette petite boule de feu qui naît au creux du ventre et irradie pour gagner et réchauffer tout le corps apparaît. C’est trop tôt. Je ne veux pas jouir ainsi, je veux jouir de sa queue, de leurs queues. Je le relève donc. Il m’embrasse à nouveau enfiévré mais toujours sous contrôle. Mon dieu comme je dois couler!


Il jette un oeil à Eric, presque suppliant. La réponse est pourtant évidente mais j’imagine que le verni d’homme bien éduqué le retient de se laisser totalement aller. Il va falloir qu’il change dans les toutes prochaines minutes.



***


Le tableau qui m’est offert est sublime. Son amant se noie en elle littéralement. Je discerne la respiration de ma douce s'accélérer. Je ressens presque la jouissance monter en elle. Je ne suis donc pas surpris lorsqu’elle interrompt son chevalier servant. Je ne le suis pas non plus lorsqu’il sollicite de ma part une approbation. Ils agissent tous ainsi. Sinon nous ne les aurions pas sélectionnés. Je hoche très légèrement la tête positivement. Si je n’étais pas si échauffé je rirais presque d’imaginer sa mine déconfite si, à ce moment précis, je répondais négativement et reprenais Océane pour la ramener avec moi le laissant dans ce couloir, seul, la queue à l’air et l’excitation de ma douce partout sur le visage et les doigts en souvenir. Je ne suis pas si cruel. Et surtout je tiens à la vie… J’imagine à peine ce que pourrait me faire subir Océane si j'agissais ainsi!


Il la prend par la main, sort laborieusement sa clé de sa poche, sa queue toujours tendue le guidant. La porte de la chambre 845 s’ouvre, ils entrent, je les suis de près avant que la porte ne se referme. La chambre est sublime, un grand lit de deux mètres sur 2 mètres siège en son milieu. Des draps de satin blanc sont une invitation à ce qui va advenir. Sur une table ronde, une bouteille de champagne repose dans un seau à glaçons, trois flûtes posées autour (charme des hôtels de luxe). Deux fauteuils profonds sont disposés de chaque côté du lit, de grandes fenêtres ouvrent sur une vue moins stupéfiante que celle qui était la nôtre ce soir mais la beauté de la nuit est vivante et se trouve devant nous, privant la vue de tout intérêt.


Océane ne tient plus et jette littéralement John sur le lit. Il tombe en arrière, se relève sur les coudes, sa queue que je dois admettre parfaite pour Océane, prête à l’action. Océane se tourne vers moi et me jette un regard que j’interprète comme un ordre. Alors qu’elle s’agenouille pour lécher la queue qui s'offre à elle, débutant des couilles qu’elles a libérées en ouvrant le pantalon de John pour terminer par le gland, je saisis la bouteille, l’ouvre et sers trois coupes. Mon joyau déguste la verge de John avec talent, envie et sensualité. Elle est si dure qu’elle vibre presque à chaque coup de langue, j’admire ma douce prodiguer un plaisir si intense à sa proie du soir. Elle l’avale, se délecte de la moindre goutte de sperme qui perle et n’oublie pas de lui jeter des regards enfiévrés. Tout amant moyen se serait déjà déversé dans sa gorge. John est un très bon amant, il est hypnotisé, se laisse emporter mais se contient. Combien de mâles ai-je vu fondre bien avant cet instant, incapable de gérer la somme des émotions qu’elle avait créées en eux tout au long d’une soirée? Je subodore qu’il a trop envie de la baiser pour abandonner si tôt.


Négligemment, je lui tends une coupe de champagne qu’il saisit et boit tout en se faisant sucer. Je fais de même à ma douce. Espiègle, elle y porte ses lèvres, bois quelques gouttes, puis en verse le contenu sur la queue de John tout en la léchant tentant d’éviter toute déperdition. La surprise autant que le froid le font sursauter mais elle le maintient fermement en place enfonçant sa queue tout au fond de sa gorge. Je m’installe dans le fauteuil juste à côté et admire. Je sors à mon tour mon sexe qui meurt d’avoir été tant convoité mais tant délaissé ce soir. Je regretterais presque mon choix à l’instant, imaginant brièvement la bouche d’Anastasia m’enveloppant de sa chaleur.


Océane le suce longuement, avec application. La douceur avec laquelle sa bouche tourne autour de son sexe contraste avec les violents soubresauts de plaisirs qui régulièrement lui soulèvent le ventre. A chacun de ces soubresauts il s’enfonce profondément dans la gorge d’Océane qui l’accueille avec plaisir.


Après plusieurs minutes de cette torture heureuse, je sors mon téléphone, me connecte à l’enceinte pour lancer ce que je sais être un signal: Drake, God’s plan retentit soudain dans la pièce. Le son nous enveloppe tous les trois.


L’effet sur Océane est difficilement descriptible. Elle s’élève. Elle passe dans une autre dimension. Elle n’est plus uniquement source de sensualité mais devient sensualité, sexe, plaisir. Divinité grecque, romaine ou hindoue, n’importe, aucune n’a jamais eu son pouvoir à ce moment précis. Si John avait assez de volonté pour apercevoir le regard d’Océane, il prendrait peur la voyant se muer ainsi en divinité du sexe. Tenant son sexe mêlé de sperme et de champagne, elle se relève. Laisse tomber enfin sa robe dévoilant pour la première fois à John l’intégralité de son corps parfait. La courbe enchanteresse de ses seins répondant à celle du creux de ses reins. L’ensemble de son corps pulse le désir. La chaleur qui s’en dégage désagrège toute volonté d’y résister.


Océane le chevauche. Sa queue la pénètre toute entière. Très doucement mais jusqu’au fond. Jusqu’à ce qu’elle sente ses couilles pleines et suppliantes sur son cul. Je bande si fort, je me caresse et me branle à pleine main. Le cul de ma douce danse sur la queue qui la pénètre, en rythme avec la musique. Ses longs cheveux, coulent dans son dos et caressent ses fesses alors qu’elle baise son amant. Soudain, comme repris d’une fierté déplacée, il prend ses deux fesses rondes dans ses mains, les écarte et pendant plusieurs minutes la baise à son tour ainsi donnant de grands coups de queue arrachant des gémissements puis des cris à ma douce qui ne peut s'empêcher de lâcher


- “Putain oui vas-y défonce moi


Cet encouragement des plus explicite accentue le rythme. Océane est droite, assise sur sa queue, cambrée, les seins projetés en avant. Sublime. Incroyablement sexy. Incorrigiblement salope.


Alors qu’il se défoule en elle, je me relève, remplis ma coupe et m’approche. Je laisse ma main gauche couler le long de son dos remonter de la chute de ses reins jusqu'à son cou. Je ne puis dire si elle me sent tant elle se fait bien baiser. Je porte à ses lèvres un peu de champagne qu’elle boit, les yeux ailleurs, perdue dans son plaisir et celui de son amant. Elle passe alors sa langue sur ses lèvres charnues toujours d’un rouge provocant. J’interprète ceci comme une invitation et, alors que John poursuit ses efforts, variant le rythme, la profondeur, léchant les seins tendus de ma douce, je frotte mon gland sur les lèvres d’Océane qui accepte cette caresse et sort à nouveau sa langue cette fois pour me lécher. N’y tenant plus, je saisis sa tête de mes deux mains et commence mon oeuvre lui baisant à mon tour la bouche tandis que John lui baise la chatte.


La douceur de sa bouche, la gourmandise avec laquelle elle me déguste me transporte toujours aussi loin vers le plaisir. Enfin, ma douce et moi sommes unis par le sexe ce soir.


***


Enfin sa queue m’emplit la bouche. Je suis si bien prise par John que je m’épuise littéralement. Je ne sais comment il peut maintenir ce rythme. Sa langue tourne autour de chacun de mes tétons, puis sa bouche les suce, les mordille. Une fessée bruyante retentit faisant rougir ma fesse droite. J’aime! Je bouge de plus en plus fort mon cul sur sa queue, en rythme avec ses coups de reins. Dès que je sens qu’il se crispe, le plaisir montant trop vite, je ralentis. Je veux qu’il me baise comme une chienne ce soir. La chaleur, le goût du sexe d’Eric me redonne des forces et accroît mon excitation qui me semblait déjà à son comble. Je sens mon clito frotter sur le ventre de John. L’épaisseur de son sexe est parfaite et m’écarte délicieusement.


D’une main je saisis les bourses d’Eric tout en le suçant du mieux que je peux tant les coups de reins de John me soulèvent parfois, suivis par des vas et vient bien plus lents, plus doux mais toujours profonds. Je sens son excitation monter à mesure que la veine sous sa queue grossit. Je n’y tiens plus, je m’appuie sur John, me dégage de son emprise pour m’offrir à une emprise toujours aussi bestiale.


***

Alors qu’elle me suçait et allait sans doute jouir, Océane se dégage. John et moi pensons qu’il s’agit d’une pause tant, fiers mâles, nous pensons l’avoir épuisée, enfin John surtout. Surprenante comme toujours, lascive, inépuisable, insatiable, ma douce se jette à quatre pattes, tend son cul parfait vers nous, nous défiant de toute sa sexualité.


John est en sueur, presque hébété par l’effort mais toujours dressé il se déshabille, laisse tomber sa chemise, son pantalon.




- “Viens John, je te veux dans ma bouche, je ne t’ai pas encore assez dégusté


Comme un pantin, il s’allonge de tout son long sur le lit, son sexe à hauteur du visage de ma douce qui sans attendre ne serait-ce qu’une seconde se jette sur lui pour une fois encore le rendre fou. Le branlant, le suçant, l’avalant elle se lâche totalement mais le mouvement balançant de son cul m’invite irrésistiblement. Déshabillé également, je me tiens debout derrière elle. Frotte ma queue sur sa chatte gonflée, trempée et ouverte. Je la pénètre de toute ma longueur sans effort. Elle est pourtant si serrée. Un vrai délice de la sentir tout autour de ma queue, contracter par moment ses muscles pour m’enserrer plus fortement.


Je la fesse plus fort que n’a osé le faire John, rougissant ses deux fesses l’une après l’autre tout en la baisant doucement. Je m’occupe d’elle avec sensualité, profondeur, elle accompagne mes coups de queue à la perfection, nous dansons un tango du sexe. La vision de son corps ainsi offert, de sa bouche avalant une queue énorme et surtout le plaisir qu’elle y prend, me rendent fou et me font accélérer le rythme. John est parti, il n’est plus parmis nous tant le plaisir est intense. Il crie, gémit fort, je ne puis bien voir mais il me semble qu’un doigt d’Océane joue avec son cul ou y a pénétré. Il halète si fort qu’il semble habité seule la fellation d’Océane pouvant l’exorciser.


Tout en baisant avec application mon joyau, je saisi d’une main la bouteille de champagne laissée seule et me penche en avant pour la lui donner. Elle se tient sur un bras, la saisit de la main droite et verse son liquide sur le torse de sa victime et sur sa queue pour y plonger la bouche et se délecter de ce nectar en léchant, suçant le champagne qui tente de lui échapper.


Je ne saurais dire combien de temps passe alors qu’elle ne lâche pas la queue de notre proie sur laquelle elle vide littéralement la bouteille de champagne et que mes coups de reins la font crier de plus en plus fort. Je me rappelle alors que ce soir n’est pas ma soirée mais celle de John et me retire non sans avoir une dernière fois claqué son cul rougi. Elle n’est pas surprise, ayant sans doute pensé à la même chose. Drake est toujours avec nous, la chambre nous accueille toujours dans la volupté de cette soirée perverse.


Océane s’allonge toute entière sur le corps parfumé de champagne de son amant, l’embrasse avec douceur, lui caresse les bras puis les pectoraux et le ventre. Il ne débande pas. Elle lui susurre quelque chose à l’oreille, ces quelques mots semblent le sortir d’une torpeur sensuelle. Il reprend soudain ses esprits et nous échangeons nos places. Océane se caresse pendant tout ce temps, terminant le champagne.


***


Il est temps pour John de me prendre comme une chienne. Je le sens se poser derrière moi, sa queue bien dure frotter contre ma chatte légèrement endolorie de tous ces coups de queues qui me font tant de bien. Il n’hésite pas et s’enfonce en moi violemment me laissant échapper un cri aigu. Eric a pris sa place et se branle en attendant que je daigne le sucer. J’aime ses yeux bleus gris, son torse large. Je regrette soudainement d’avoir terminé le champagne sur le torse et le sexe de John. Je n’ai pas le temps de le regretter longtemps car les coups de boutoir de notre proie me soulèvent littéralement du lit. Il a bien reçu le message et s’en donne à coeur joie. Je sens ses couilles pleines frapper mon clito extrêmement sensible à chaque coup de queue. Ils m’épuisent. C’est parfait. Il sait varier l’intensité de ses mouvements, tantôt lent, tantôt rapide, tantôt puissant et tantôt doux. Eric m’emplit totalement la bouche, le goût de son sperme mêlé à celui du champagne est un délice qui m’emporte. Je suis là, dans l’instant, toute à la fois chienne de ces deux mâles qui me prennent sans ménagement et maîtresse de leurs désirs, plaisirs et sensations. Je leur appartiens comme ils m’appartiennent.


***


John s’épuise à la prendre, ruisselle sous l’effort. La fellation que me prodigue Océane est un mélange de douceur et d’hallali. Je pourrai me vider d’un coup en elle, là, maintenant, mais sais instinctivement que le moment n’est pas encore venu.


John se retire, respire fort. Il a le regard fou, fou d’envies. Nous échangeons un sourire complice fiers tous deux d’avoir la chance de pouvoir jouir d’un si merveilleux joyau.


Océane me regarde, une douceur infinie dans les yeux recouvrant le tourbillon de sexualité qui l’assaille. Elle embrasse langoureusement ma queue, comme pour lui dire au revoir. Je saisis le message. Elle s’allonge alors sur le dos, dans mes bras. Nous sommes côte à côte et nous embrassons. Je lui caresse les cheveux qui n’ont pas été épargnés par le champagne. Peu de choses l’ont été dans la chambre d’ailleurs.


Son sexe en main, John, vient s’allonger sur elle. Il embrasse chacun de ses seins et les lèche avec douceur tout en la pénétrant très délicatement et doucement, faisant reposer son bas ventre et son bassin sur celui d’Océane. Ma douce, se cambre pour l’aider à la pénétrer plus profondément dans cette position, écarte largement ses cuisses laissant sa cuisse gauche reposer sur la mienne. Ma main caresse ses seins, pince ses tétons alors que John, avec une sensualité apaisé, comme s’il avait défoulé toute sa masculinité en elle quelques minutes avant, entame un balai lancinant. Les mains de ma douce se referment alors sur son cul musclé, pour l’accompagner dans ce moment suave que nous partageons. Nos langues se cherchent, jouent alors que je la sens au bord du précipice.


***


Comme il est bon d’être blottie dans les bras d’Eric tout en ressentant ce mâle au corps parfait et à la queue merveilleuse me pénétrer si doucement et si profondément après m’avoir arraché tant de cris. La boule de feu au centre de mon être, celle dont émanait cette spirale de sensualité que je projetais sur la salle ce soir mais qui restait invisible, croît inexorablement. Lentement, très lentement, elle me possède, m’emplit. Telle une étoile qui implose, telle une supernova, la chaleur irradie dans chacun de mes membres, se répand dans chacun de mes nerfs. Quelques frottements de plus sur mon clitoris, quelques coups de reins bien rythmés, la font littéralement exploser, une vague soudaine, irrésistible, d’une énergie dangereuse, fait céder toutes les barrières de mon âme, m’envahit toute entière. Je ne suis pas consciente des cris qui emplissent la chambre, ni des soubresauts de mon corps alors que je jouis, dans les bras de mon homme sous les assauts de mon amant d’un soir.


Nous ne sommes plus qu’un, tous les trois.


***


L’astre brille de mille feux. Mon joyau étincelle si fort que je m’en oublie moi-même. Je me laisse couler dans le flot de son plaisir intense et dans le bonheur de la voir jouir. Je l’aime.


Je lis dans les yeux de John une lueur de fierté bien méritée. Il n’arrête pas pour autant son va et vient lent et profond, il accompagne la jouissance de ma douce avec toute sa virilité.


A peine remise de son abandon au plaisir, Océane se jette littéralement sur le sexe de John. Ce mouvement soudain nous surprend tous les deux mais John s’abandonne très vite à la bouche qui le gobe et le dévore. Nous voilà tous deux debout à côté du lit, ma merveilleuse petite coquine assise sur le lit nous branlant à tour de rôle, nous suçant avec gourmandise. Elle a jouit certes mais il lui manque le principal. Sa satisfaction entière vient du plaisir qu’elle tire à faire jaillir la semence des mâles.


L’un et l’autre, nous la contemplons, comme souvent ce soir, l'admirons, comme toujours, et pour mon plus grand bonheur l’adorons telle la divinité qu’elle surpasse en tout.


Il est le premier à jaillir. Son sperme gicle sur sa bouche ouverte, elle sort sa langue pour mieux le recevoir et n’en rien laisser perdre tout en le branlant encore et encore. Il semble ne jamais pouvoir arrêter de se vider. C’est cette vision qui, à mon tour, me fait jouir. Mon sperme recouvre le sien sur les lèvres rouges de ma douce. Les giclées de spermes atteignent ses seins et ses bas noirs, je fantasme sur ce contraste entre le blanc de nos spermes et le noir de ses bas qui en sont l’une des sources. Elle se délecte de notre vie, de notre force, de notre sperme. Elle embrasse le sexe tendu de son amant et le regarde à ce moment dans les yeux.


***


Ils ont joui si fort qu’ils m’ont souillée toute entière de leur sperme. Bien que toujours sous le choc d’un orgasme puissant, je mouille à nouveau alors que je les reçois en et sur moi. Rien ne m'excite plus que ces hommes se laissant aller à mon pouvoir et me faisant don de leur plus précieux trésor. Je ressens autant de plaisir à ce moment qu’il y a quelques secondes. Un plaisir tout cérébral d’avoir construit ce moment, d’avoir amené cet homme au paroxysme de son plaisir. Certes j’aurais pu le faire jouir en 3 minutes quelque part dans ce club mais jamais l’expérience n’aurait été pour lui aussi pleine et sublime qu’elle l’a été ce soir. Faire monter le désir est aussi important que le faire jaillir.


Je plonge mes yeux dans ceux de John. Eperdu, vidé, heureux, marqué à vie. Avec autant de vice que de tendresse j’embrasse sa queue et lui dit ces mots que ce soir je suis la première à lui dire :


- “Joyeux anniversaire


****

Epilogue


Mon amour blottie contre moi, je laisse le silence admirer notre bonheur. Nul besoin d’échanger des mots. L’échange de ce soir est en soi plus parlant que des mots qui ne seront de toute façon qu’approximatifs dans leur description, ternissant les couleurs éblouissantes d’une toile de sentiments et sensations.


Ses cheveux sentent le champagne. J’aime sentir son corps épuisé contre le mien. Je sens sa chaleur malgré nos manteaux qui nous séparent.


Les portes de l’ascenseur s’ouvrent. Nous avançons dans le lobby de ce qui fut, ce soir, l’écrin éphémère d’un joyau éternel.


Une Tesla noire s’approche; Je n’ai pas fait attention à la marque du Uber que j’ai commandé mais nous sommes seuls.


Le chauffeur en descend, costume sombre, chemise blanche. Nous sommes épuisés et heureux de pouvoir rentrer ensemble à notre hôtel, laissant ce souvenir indélébile derrière nous. Il ouvre la portière permettant à Océane d’éviter le froid intense de cette nuit de novembre. Elle s’engouffre dans la voiture alors que j’en fais le tour, ouvre la portière pour m’installer au chaud, aux côté de ma douce.


***


- “Je ne pensais pas qu’il serait si endurant. J’espère que vous ne m’en voudrez pas, j’ai préféré vous attendre plutôt que de rentrer seule?


Le volcan a vaincu la glace. L’habitacle de la voiture n’est qu’un subtil parfum de pur désir.


La robe rouge si courte aurait dû nous sauter aux yeux mais l’un et l’autre ne l’avons remarquée qu’une fois assis.


Un rire voluptueux échappe de ma douce que je pensais épuisée, un regard de braise me foudroie, sa main se pose sur la cuisse de notre surprise.


- “Je veux danser


FIN

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